🩁 Michel Izard Journaliste Fils De Christophe Izard

Dimanche31 juillet 2022, Christophe Izard, créateur du dessin animé "L'ßle aux enfants" et pÚre du héros Casimir, est décédé. Aujourd'hui parents, ceux qui regardaient ce programme jeunesse phare dans les années 70 voient partir avec lui un bout de leur enfance. Dimanche 31 juillet 2022, Christophe Izard, créateur du dessin animé "L'ßle aux enfants" et pÚre
Michel Izard 1931-2012 est un anthropologue et ethnologue français. Directeur de recherche Ă©mĂ©rite au Centre national de la recherche scientifique CNRS, il Ă©tait membre, depuis sa fondation en 1960 par Claude LĂ©vi-Strauss, du Laboratoire d'anthropologie sociale CollĂšge de France, EHESS, Paris. Ses recherches, Ă  la fois historiques et ethnographiques, ont Ă©tĂ© conduites en Haute-Volta – devenue depuis le Burkina Faso – sur l'organisation sociale et politique d'une sociĂ©tĂ© africaine le Moogo, les habitants les Moose, au singulier Moaga. Il s'est intĂ©ressĂ© au Moogo prĂ©colonial avant 1895, en particulier au royaume du Yatenga et Ouagadougou. Ses enquĂȘtes ont portĂ© notamment sur la rĂ©partition du pouvoir et le systĂšme sociopolitique[1]. Il a dĂ©taillĂ© comment les Gens du pouvoir », conquĂ©rants venus du sud au XVIe siĂšcle, devaient s’en remettre Ă  leurs sujets autochtones, les Gens de la terre », du soin de propitier une terre nourriciĂšre sur laquelle la conquĂȘte ne leur avait donnĂ© aucun pouvoir. La mise au jour Ă  jour de cette configuration politique et religieuse est un apport majeur Ă  l’anthropologie du politique[2]. Elle a incitĂ© d'autres chercheurs Ă  entreprendre des investigations semblables ailleurs en Afrique, oĂč ils ont mis en Ă©vidence diverses variantes de cette configuration. À la fin des annĂ©es 1970, avec Pierre Smith, il a supervisĂ©, coordonnĂ© et publiĂ© un ensemble de recherches d'inspiration structuraliste sur les mythes et les rituels La Fonction symbolique ; puis, dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1980, il a contribuĂ© avec Nicole Belmont Ă  la diffusion des travaux de James George Frazer Le Rameau d'or en français[3]. En 1991, paraĂźt le Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie aux Presses universitaires de France, un ouvrage de rĂ©fĂ©rence codirigĂ© avec Pierre Bonte. En 2004, il a dirigĂ© un Cahier de l'Herne » consacrĂ© Ă  l'Ɠuvre de Claude LĂ©vi-Strauss. Il a Ă©tĂ© l'Ă©poux de Françoise HĂ©ritier[4]. Ouvrages avec Françoise Izard-HĂ©ritier, Aspects humains de l'amĂ©nagement hydro-agricole de la vallĂ©e du Sourou, Antony, Les auteurs, 1958. avec Françoise Izard-HĂ©ritier, Bouna, monographie d'un village pana de la vallĂ©e du Sourou, Haute-Volta, Antony, Les auteurs, 1958. avec Françoise Izard-HĂ©ritier, Les Mossi du Yatenga. Étude de la vie Ă©conomique et sociale, Antony, Les auteurs, 1959. Traditions historiques des villages du Yatenga, Paris, Centre national de la recherche scientifique, 1965. Introduction Ă  l'histoire des royaumes mossi, 2 vol., Paris, CollĂšge de France, Laboratoire d'anthropologie sociale, 1970. avec Pierre Smith dir., La Fonction symbolique essais d'anthropologie, avec des textes de Dan Sperber, Jean Pouillon, Nicole Belmont, Marcel DĂ©tienne, etc., Paris, Gallimard, 1979, ISBN 978-2070286218. - Prix Bordin 1980 de l’AcadĂ©mie française Gens du pouvoir, gens de la terre les institutions politiques de l'ancien royaume du Yatenga bassin de la Haute-Volta blanche, Cambridge, Cambridge university press ; Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1985. Le Yatenga prĂ©colonial un ancien royaume du Burkina, Paris, Karthala, 1985, ISBN 978-2865371242. avec Pierre Bonte dir., Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, rĂ©daction par Marion AbĂ©lĂšs, Philippe Descola, Jean-Pierre Digard, et al., Paris, Presses universitaires de France, 1991. ISBN 2-13-043383-9 ; 2e Ă©d. revue, coll. Quadrige », 1992. ISBN 2-13-044539-X ; 3e Ă©d. 2000. ISBN 2-13-050687-9 ; 4e Ă©d. coll. Quadrige. Dicos poche », 2007. ISBN 978-2-13-055999-3 L'OdyssĂ©e du pouvoir. Un royaume africain État, sociĂ©tĂ©, destin individuel, Paris, Éditions de l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales, 1992. ISBN 2-7132-0990-0 Les Archives orales d'un royaume africain, tome I recherches sur la formation du Yatáșœnga, [sans lieu], M. Izard, 1997. Les Archives orales d'un royaume africain, tome II recherches sur la formation du Yatáșœnga, [sans lieu], M. Izard, 1997. avec Fabio Viti dir., Anthropologia delle tradizioni intelletualle Francia et Italia, Roma, CISU, Quaderni di etnosistemi », 2000. Moogo l'Ă©mergence d'un espace Ă©tatique ouest-africain au XVIe siĂšcle. Étude d'anthropologie historique, Paris, Éditions Karthala, 2003. ISBN 2-84586-449-3 dir., Claude LĂ©vi-Strauss, Paris, l'Herne, Cahier de l'Herne », 2004. ISBN 2-85197-096-8 Notes et rĂ©fĂ©rences ↑ D’aprĂšs sa page de chercheur, EHESS ↑ Disparition de Michel Izard, anthropologue ↑ Les quatre volumes sont parus dans la collection Bouquins » de chez Belfond. ↑ Le terrain de la vie Le Monde, 16 fĂ©vrier 2012 Voir aussi Bibliographie Dominique Casajus et Fabio Viti dir., La terre et le pouvoir Ă  la mĂ©moire de Michel Izard, CNRS Ă©ditions, Paris, 2012, 307 p. ISBN 978-2-271-07357-0 Liens externes Notices d'autoritĂ© Fichier d’autoritĂ© international virtuel International Standard Name Identifier BibliothĂšque nationale de France donnĂ©es SystĂšme universitaire de documentation BibliothĂšque du CongrĂšs BibliothĂšque nationale d’Espagne BibliothĂšque royale des Pays-Bas BibliothĂšque nationale de Pologne BibliothĂšque universitaire de Pologne WorldCat Id WorldCat CatĂ©gories Anthropologue françaisEthnologue africanisteDirecteur de recherche au CNRSNaissance en octobre 1931DĂ©cĂšs en fĂ©vrier 2012Naissance Ă  ParisDĂ©cĂšs Ă  ParisDĂ©cĂšs Ă  80 ansDerniĂšre mise Ă  jour de cette page le 19/12/2020.
AprÚsdes études de droit, Christophe Izard, fils d'un avocat renommé, avait entamé une carriÚre journalistique en chroniquant la vie musicale du tout-Paris. En 1968, il avait rejoint l'ORTF
1Je ne vais pas Ă©voquer, comme il Ă©tait prĂ©vu, la place occupĂ©e par Michel Izard au sein de la communautĂ© anthropologique. Je prĂ©fĂšre apporter un tĂ©moignage Ă  la fois plus personnel sur lui et davantage en rapport avec son Ɠuvre ethnologique. 1 Du bon usage de l’érudition en anthropologie », in Dominique Casajus, Fabio Viti dir., La terre ... 2Dans La terre et le pouvoir1, j’ai fait allusion Ă  la vision de l’expĂ©rience historique dĂ©veloppĂ©e par Michel, plus sombre qu’apaisĂ©e, et j’ai hasardĂ© l’idĂ©e que la singularitĂ© individuelle Ă©tait au cƓur de ses interrogations politiques, la grande affaire, je crois, de sa philosophie. 3Bien sĂ»r, il ne me l’a jamais dit comme cela ; ce n’est pas le genre de propos que l’on tient. Bien sĂ»r encore, la singularitĂ© saute Ă  l’esprit de tous, si l’on me permet cette expression, Ă  la façon dont les particuliers au sens philosophique sautent aux yeux. Mais une chose est d’ĂȘtre frappĂ© par la singularitĂ©, une autre de s’y arrĂȘter et d’y rĂ©flĂ©chir. 4Michel Ă©prouvait une curiositĂ© trĂšs vive, un goĂ»t marquĂ© pour les manifestations de la singularitĂ© dans l’expĂ©rience humaine, et cela dans les contextes les plus divers. Qu’est-ce qui fait qu’un ĂȘtre Ă©chappe, de par son choix, Ă  un destin plus ou moins tracĂ© d’avance et se fabrique une destinĂ©e personnelle, un sort Ă  part ? Qu’est-ce qui fait qu’un ĂȘtre bouscule ses ancrages, coupe des liens, s’affranchit des pesanteurs de sa vie en sociĂ©tĂ© et s’en vient affirmer, Ă  ses risques et pĂ©rils, sa libertĂ© d’ĂȘtre, de penser et d’agir ? Qu’est-ce qui fait qu’un ĂȘtre aspire plus que d’autres Ă  ĂȘtre auteur autant qu’on peut l’ĂȘtre de ses actes et, si les circonstances le permettent, acteur historique Ă  quelque Ă©chelle que ce soit ? Michel Ă©tait attirĂ© par tout personnage rĂ©pondant par l’affirmative Ă  cette question posĂ©e par un Franciscain du XIIIe siĂšcle Il y a bien un sujet de mes actes mais est-ce que je suis ce sujet ? » Un sujet pas seulement grammatical ou logique, s’entend D’oĂč ce trait de lui que je mentionne en passant son extrĂȘme attention, dans le cadre des entreprises menĂ©es Ă  plusieurs et dont il Ă©tait frĂ©quemment l’initiateur, Ă  ce que l’expression collective ne couvre pas les voix individuelles. Et ce n’était ni par habiletĂ© politique, ni par instinct dĂ©mocratique. 5Certes on est ce qu’on est, arborant toutes sortes d’habits sociaux, soumis Ă  toutes sortes de dĂ©terminations. Michel Ă©tait trop anthropologue pour l’ignorer. Mais on est aussi celui qu’on est. L’ĂȘtre social n’est pas tout l’ĂȘtre ; la place occupĂ©e ne fait pas tout l’homme qui l’occupe. Dans le cas contraire, qui serait-il celui qui se dĂ©pouille des attributs Ă  lui confĂ©rĂ©s, qui abandonne sa place pour sortir du rang ? 6Mais sur quoi finalement, me demanderez-vous, est-ce que je me fonde pour assigner Ă  Michel cet intĂ©rĂȘt, qui n’est pas seulement d’ordre intellectuel, pour ce qu’il y a de plus singulier dans l’expĂ©rience humaine ? Pour la capacitĂ© manifestĂ©e par certains individus Ă  rompre avec les trajectoires toutes dessinĂ©es ? Je me souviens en fait de longues conversations avec lui portant sur des hommes tels que Louis Rossel, DĂ©lĂ©guĂ© de la Commune de Paris, Thomas Edward Lawrence, l’auteur des Sept piliers de la sagesse, qui souhaitait que le livre fĂ»t l’égal des FrĂšres Karamazov ou de Moby Dick mais dont le succĂšs lui fut un supplice, mais auteur aussi de La matrice, un journal intime, ou encore l’écrivain allemand Ernst Von Salomon, l’auteur des RĂ©prouvĂ©s, de La ville ou encore du Questionnaire, auquel, Ă  ma grande surprise, Michel souhaita que je consacre un exposĂ© Ă  son sĂ©minaire. 7Destin hors normes, en effet, que celui de Rossel, fils d’un protestant nĂźmois ayant adoptĂ© la carriĂšre des armes, Ă©lĂšve du PrytanĂ©e militaire de La FlĂšche, sorti de Polytechnique Ă  20 ans, capitaine cinq ans plus tard dans l’armĂ©e française, une armĂ©e dĂ©faite Ă  Sedan. RĂ©voltĂ© par la chute de Paris, mĂ» par un profond mĂ©pris pour Versailles, il rallie la Commune dont il va devenir DĂ©lĂ©guĂ© Ă  la Guerre. L’ancien Ă©lĂšve de l’École d’application de Metz tente alors mĂ©thodiquement d’organiser le potentiel militaire de la Commune. En dĂ©saccord avec la Commission de la Guerre, il se met Ă  l’écart et, dans sa retraite, emploie tout son temps Ă  lire. Rossel ne songe pas une seconde Ă  fuir Paris, prĂ©fĂ©rant malgrĂ© les dĂ©ceptions endurĂ©es ĂȘtre du cĂŽtĂ© de ceux dont il sait qu’ils seront vaincus plutĂŽt qu’avec leurs vainqueurs. ArrĂȘtĂ©, condamnĂ© Ă  mort, il sera fusillĂ© le 28 novembre 1871. Rossel Ă©tait un homme d’ordre dont on eĂ»t pu attendre qu’il soit de l’autre cĂŽtĂ©, tant par tempĂ©rament que par hĂ©ritage. Le gĂ©nĂ©ral de Gallifet dira de lui qu’une Ă©ducation d’honnĂȘte homme eĂ»t dĂ» le dĂ©tourner de l’idĂ©e de se faire chef de gueux ». 8Biographie singuliĂšre, Ă©galement, que celle d’Ernst Von Salomon, nĂ© Ă  Kiel en 1902 au sein d’une famille de descendants d’officiers Ă©migrĂ©s de France Ă  la RĂ©volution. Son pĂšre est tuĂ© dĂšs les premiers jours de la guerre. Cadet de la Garde ImpĂ©riale Ă  Karlsruhe, lĂ  oĂč sont dressĂ©s les cadres de l’armĂ©e prussienne, il a 16 ans lors de l’armistice et assiste Ă  l’entrĂ©e des troupes françaises Ă  Francfort. Il s’enrĂŽle alors dans les corps-francs qui guerroient en Courlande. À son retour de ces combats ignorĂ©s, nationaliste par tradition, spontanĂ©ment antisĂ©mite » dira-t-il de lui-mĂȘme plus tard, il est de tous les coups de main dans la capitale allemande. Son unique roman, La ville, rend compte du climat de cette Ă©poque ; l’un des hĂ©ros, Hinnerk, se bat Ă  la fois dans les rangs nazi et communiste, qu’importe du moment qu’il s’agit d’affronter les Schupos. Von Salomon sera condamnĂ© Ă  5 ans de forteresse pour sa participation au meurtre de Rathenau et Ă  3 ans de rĂ©clusion pour tentative d’assassinat d’un mouchard. Roger StĂ©phane, qui lui a consacrĂ© quelques pages dans son Portrait de l’aventurier paru en 1950 avec une prĂ©face de Jean-Paul Sartre, indique avoir perdu sa trace Ă  partir de 1933. En fait, il va prendre trĂšs vite ses distances d’avec le rĂ©gime hitlĂ©rien, et, officier de la Wehrmacht puis collaborateur de l’éditeur Rowohlt, aider Walter Benjamin Ă  quitter l’Allemagne. 9Qu’est-ce qui conduit un fils de junker, Henning Von Tresckow, dont vingt et un des ancĂȘtres furent des gĂ©nĂ©raux prussiens, ayant Ă©pousĂ© comme il se doit la carriĂšre militaire, spectateur rĂ©joui de la poignĂ©e de main qu’échangent au-dessus des cercueils des rois de Prusse le vieux prĂ©sident Von Hindenburg et le jeune chancelier Hitler le 21 mars 1933, Ă  vouloir dĂ©missionner dĂšs 1938 de l’armĂ©e, Ă  s’opposer ouvertement aux ordres sur le front russe, interdisant aux formations spĂ©ciales de Himmler, ces pelotons d’exĂ©cuteurs, de pĂ©nĂ©trer dans sa zone sous peine de mort, commandant donc Ă  ses hommes de s’y opposer par la force, participant Ă  deux tentatives d’attentat contre Hitler avant mĂȘme la conjuration de Von Stauffenberg, et allant se suicider sur la ligne de front, en simulant une attaque de partisans ? Mais aussi qu’est-ce qui pousse un Berlinois ordinaire Ă  rĂ©capituler la multitude des petites infamies dont il fallait se rendre complice dans l’Allemagne nazie et Ă  dĂ©cider un jour de s’y refuser ? Il n’y eut pas tellement de Sebastien Haffner, rappelle Simon Leys. 10J’aurais pu prendre bien d’autres exemples. Autant de cas discutĂ©s, dont certains avec passion, Ă  partir desquels il me semblait que Michel esquissait une sorte d’anthropologue philosophique, dont l’objet est l’homme dans ses rapports avec lui-mĂȘme, prĂ©sente entre les lignes de son Ɠuvre anthropologique, traitant des rapports des hommes avec d’autres hommes, de l’homme dans la sociĂ©tĂ©. Certes on n’est pas soi Ă  soi tout seul mais il me semble que Michel aurait rejetĂ© assez catĂ©goriquement l’idĂ©e d’un Soi dont les pensĂ©es et les agissements seraient comme socialement programmĂ©s. On me voit Ă©videmment venir. Qu’en est-il de la maniĂšre dont Michel a satisfait cette quĂȘte de la singularitĂ© individuelle dans ses travaux ethnologiques ? 11N’étant pas africaniste, je vais d’abord faire part d’un certain Ă©tonnement. C’est l’étonnement face au fait que toute conception de la personne, et pas seulement le concept, a souvent Ă©tĂ© dite absente dans maintes sociĂ©tĂ©s africaines comme ailleurs dans le monde Ă  en croire de nombreuses sources ethnographiques. AssurĂ©ment le statut de la personne varie selon les temps et les lieux ; nul n’en disconvient. Toutefois bien des anthropologues ont Ă©crit, ou laissĂ© entendre, qu’une dimension cruciale de la personne manquait en Afrique, voire partout sauf en Occident depuis l’avĂšnement du Christianisme. Il s’agit Ă©videmment de ce trait conceptuel qui dĂ©signe le fait qu’ĂȘtre une personne, c’est ĂȘtre cette personne que l’on est et que l’on est seul Ă  ĂȘtre. Je ne parle pas ici des droits et des devoirs liĂ©s Ă  la catĂ©gorie de personne, de la personne juridique et morale, mais bien de la reconnaissance de l’identitĂ© personnelle. Or, pour me cantonner au cas de l’Afrique, on a pu avancer l’idĂ©e selon laquelle l’identitĂ© individuelle consistait ni plus ni moins dans la place et le statut que, pour dire vite, la communautĂ© assigne Ă  chacun de ses membres. En d’autres termes, les ĂȘtres humains n’y seraient pas distinguĂ©s des rĂŽles qu’ils jouent et des fonctions qu’ils assument. L’acteur individuel ne serait rien d’autre que le personnage social. En consĂ©quence de quoi, il faudrait admettre qu’aux yeux de la sociĂ©tĂ© les ĂȘtres humains seraient plus ou moins interchangeables Ă  la façon dont, sur une scĂšne de théùtre, un comĂ©dien peut se voir remplacĂ© par sa doublure. 12Godfrey Lienhardt s’est insurgĂ© contre cette tendance des anthropologues Ă  prĂȘter aux sociĂ©tĂ©s africaines une vision collectiviste » de la personne. Exemples Ă  l’appui, il affirme qu’il y a lĂ -bas bien des façons et des occasions de ne pas ĂȘtre celui qu’on devrait ĂȘtre, ou plus exactement, ce qu’on devrait ĂȘtre, dĂ©montrant par lĂ  qu’on est bien celui qu’on est. Lienhardt a jouĂ©, en somme, pour l’Afrique, le rĂŽle qu’ont jouĂ© le philosophe Bernard Williams pour la GrĂšce archaĂŻque et l’historien Arnaldo Momigliano pour Rome. Il y aurait donc bien, aux yeux des sociĂ©tĂ©s africaines, quelqu’un derriĂšre la peau sociale, des traits individuels derriĂšre le masque. Le parce que c’est lui, parce que c’est moi » de Montaigne n’y serait pas du martien. 13Il est clair, du moins Ă  mes yeux, que si d’aventure Lienhardt avait eu tort et que, dans maints contextes sociaux, ceux que nous considĂ©rons Ă©videmment comme des personnes n’en Ă©taient pas pour ceux qui les entourent et pour eux-mĂȘmes !, toute quĂȘte de singularitĂ© individuelle serait vaine. De cette singularitĂ© qui transparaĂźt dans les aventures humaines, les choix rĂ©alisĂ©s, les calculs opĂ©rĂ©s, les stratĂ©gies mises en Ɠuvre, de cette singularitĂ© qui confĂšre Ă  un ĂȘtre humain les allures d’un sujet de ses actes. OĂč mĂšne cette chasse Ă  la singularitĂ© chez les Moose ? Je n’ai pas lu tous les Ă©crits de Michel et ce que j’ai lu de lui, peut-ĂȘtre l’ai-je mal lu. Par ailleurs, son Ɠuvre Ă©tant assez largement d’anthropologie historique, soumise aux alĂ©as de la tradition orale, les traces de libertĂ© vĂ©cue lui Ă©taient, Ă  coup sĂ»r, difficiles Ă  pister. 14Des ĂȘtres singuliers, ce sont Ă©videmment les rois conquĂ©rants, venus d’ailleurs ou revenus d’un ailleurs, qui en ont offert Ă  Michel une illustration privilĂ©giĂ©e. 15Naaba Yadega, le fondateur de la dynastie royale du Yatenga, prince Ă©cartĂ© du trĂŽne et qui s’en va se faire couronner en d’autres lieux aprĂšs avoir mis Ă  mort son pĂšre adoptif. Nullement une belle Ăąme, Ă©crit Michel, que saurait sĂ©duire la dĂ©lectation morose du renoncement. » Ou Naaba Kango, chassĂ© du pouvoir avant mĂȘme de l’avoir exercĂ©, regroupant partisans et mercenaires pour rĂ©cupĂ©rer son trĂŽne. C’est lui qui va refuser de se soumettre aux rituels du ringu. De ce refus de la sanction sacrĂ©e, Michel dit qu’on peut imaginer qu’il est liĂ© Ă  un dĂ©fi Ă  lui lancĂ© par le destin. Attitude de souverainetĂ© de soi sur soi par excellence de la part d’un homme ayant fait preuve, Ă©crit Michel, d’un bel esprit d’invention et d’une absence totale de scrupules, ainsi qu’en tĂ©moigne le sort rĂ©servĂ© Ă  ses mercenaires bambara. 16On trouve Ă©galement, sous la plume de Michel, trois portraits de femmes, publiĂ©s dans SingularitĂ©s. Les voies d’émergence individuelle, textes rĂ©unis en 1989 en l’honneur d’Éric de Dampierre. Dans cet univers masculin qu’est le Yatenga, Ă©crit Michel, du cĂŽtĂ© des femmes, c’est l’apparente indiffĂ©renciation de la soumission et du silence ». Pourtant, de cette grisaille se dĂ©tachent de trĂšs rares figures fĂ©minines, filles aĂźnĂ©es de rois naa poko investies d’un rĂŽle institutionnel, des destins d’exception ». Il y a Yenenga, Ă  la fin du XIVe ou au dĂ©but du XVe siĂšcle, qui offre l’image idĂ©ale d’une amazone de la savane, pillant Ă  la tĂȘte des guerriers de son pĂšre. Il y a aussi Pabre, au milieu du XVIe siĂšcle, qui aide son frĂšre Naaba Yadega Ă  s’emparer des regalia et l’épaule dans la reconquĂȘte de son trĂŽne. Femme sans mari » ; princesse qui n’a jamais rĂ©pondu Ă  une question posĂ©e par un homme ». Il y a enfin Waado, au milieu du XVIIe siĂšcle, l’aĂźnĂ©e des sƓurs de Naaba Kango, qui va mener grande vie, rĂ©gentant une petite cour et essayant » bien des maris. Trois figures libres », Ă©crit Michel, trois figures de la transgression », et cela dans un univers austĂšre oĂč princesses rebelles et Ă©pouses indociles ne jouissent pas d’une bonne rĂ©putation une femme chef de guerre, une femme d’État Pabre assurera une longue rĂ©gence, une femme vivant une libertĂ© sexuelle pleinement revendiquĂ©e. Je remarque deux choses. D’une part, la libertĂ© vĂ©cue, c’est la transgression assumĂ©e. D’autre part, ce sont les institutions royales qui mĂ©nagent Ă  ces femmes, Ă  ces sƓurs aĂźnĂ©es de rois, un espace de transgression. Je cite Michel Le surgissement de la libertĂ© dans l’histoire intervient dans l’espace de la transgression. » 17Revenons aux rois conquĂ©rants. Deux citations encore. Celle-ci d’abord La destination des rituels royaux Ă  caractĂšre initiatique est principalement d’oblitĂ©rer en chaque roi son irrĂ©ductible singularitĂ©. » En refusant de se soumettre au ringu, Naaba Kango semble proclamer Ă  la face du monde cette singularitĂ© prohibĂ©e. Cette autre ensuite. SingularitĂ© interdite d’exhibition ? On ne parle ni du corps, ni de son apparence physique, de sa santĂ© [...] Ainsi le roi n’apparaĂźt jamais que sous l’apparence humaine de l’immuable. Tout ce qui pourrait rappeler qu’il est un ĂȘtre humain comme les autres est gommĂ© ; et si, pendant le jour, sa singularitĂ© se manifeste par un bruit, un Ă©ternuement ou un accĂšs de toux, celui-ci est immĂ©diatement effacĂ© par les claquements de doigts des serviteurs. » Dans la conclusion de son dernier ouvrage, Moogo. L’émergence d’un espace Ă©tatique ouest-africain au XVIe siĂšcle, Michel livre son explication quant Ă  l’apparition de la singularitĂ© de destin en Afrique de l’Ouest. Ou comment la volontĂ© individuelle parvient Ă  se forcer un chemin. 18L’explication exige d’admettre, avant la fondation de l’État, une prĂ©gnance segmentaire universelle n’envisageant l’individu que comme coĂŻncidence d’un ĂȘtre et d’une place telle que toujours la place prĂ©existe Ă  l’ĂȘtre ». À qui entend se forger un destin n’appartenant qu’à soi, il faut donc rompre avec les chaĂźnes de filiation, trancher les liens familiers qui font ou feraient de chaque individu une unitĂ© de compte et s’en aller chercher fortune en terre Ă©trangĂšre. C’est dans les marges de l’ordre segmentaire que naissent les projets des conquĂ©rants, les fondateurs de royaumes. 19À propos de ces derniers, Michel fait parler Nietzsche, celui de La naissance de la tragĂ©die et de La gĂ©nĂ©alogie de la morale. Ecoutons-le. Les conquĂ©rants ? Une horde quelconque de bĂȘtes de proie. » Oui mais dotĂ©e d’une organisation guerriĂšre ». Cette derniĂšre permet que la horde pose ses formidables griffes sur une population peut-ĂȘtre infiniment supĂ©rieure en nombre, mais encore inorganisĂ©e ». Les conquĂ©rants toujours Ils arrivent comme le destin, sans cause, sans raison, sans Ă©gards, sans prĂ©texte ; ils sont lĂ  comme la foudre, trop terribles, trop soudains, trop convaincants, trop diffĂ©rents pour qu’on puisse mĂȘme les haĂŻr [...] Ils ignorent, ces organisateurs nĂ©s, ce que sont la culpabilitĂ©, la responsabilitĂ©, les Ă©gards ; en eux rĂšgne cet effrayant Ă©goĂŻsme de l’artiste au regard d’airain qui, Ă  l’avance et de toute Ă©ternitĂ©, se sait justifiĂ© dans son Ɠuvre comme la mĂšre dans son enfant. » 20Et Michel de s’interroger sur la nature profonde de la diffĂ©rence initiale entre eux, les hĂ©ros venus d’ailleurs, fondateurs d’États, et ceux sur qui ils vont poser leurs griffes, les conquis. Elle ne tient nullement Ă  la force, militaire par exemple Ă  la supĂ©rioritĂ© de la cavalerie sur l’infanterie, de l’attaque sur la dĂ©fense. Non, il faut chercher ailleurs. Je vais citer une fois de plus Michel D’oĂč vient cette certitude qui constitue la conquĂȘte comme Ă©lĂ©ment premier d’un projet politique ? [...] Nietzsche Ă©voque admirablement “cette invisible et profonde intention lĂ  oĂč l’entendement n’est capable de voir qu’une addition de forces”. » Et, plus loin Qu’y a-t-il dans la tĂȘte de ces guerriers au visage fermĂ© qui poussent leurs montures dans les hautes herbes d’un pays inconnu ? » Nous avons la rĂ©ponse un projet, une intention. Et Ă  cette question maintenant Mais comment peut-on ĂȘtre chef avant d’avoir des sujets ? », la solution de Michel tombe En se donnant les moyens, avant de l’exercer, de penser le pouvoir. » 21Une double conclusion s’impose. PremiĂšrement, c’est aux marges d’un ordre segmentaire oĂč, toujours, la place prĂ©existe Ă  l’ĂȘtre qui l’occupe que des hommes ont pensĂ© le pouvoir, un pouvoir qui, lui, ne prĂ©existe pas Ă  l’ĂȘtre qui ne s’en est pas encore emparĂ©. Secondement, c’est avec la construction de l’État qu’est rendue possible l’émergence de libres figures individuelles dont le conquĂ©rant fournit le premier modĂšle. Avant la naissance de l’État, la singularitĂ© de destin ne disposait d’aucun espace oĂč se constituer. Enfin l’homme peut agir sur sa biographie.
michel izard journaliste fils de christophe izard
MichelIzard Journaliste Fils De Christophe Izard Il a Ă©galement Ă©crit des romans policiers (comme La mort par pitiĂ© et Place aux amateurs) et une biographie de Gilbert BĂ©caud (en français). En 1974, il dĂ©bute une brillante carriĂšre Ă  la tĂ©lĂ©vision pour enfants et crĂ©e plusieurs Ă©missions populaires telles que L’Ile aux enfants, Brock et Chnock.
Home Privacy Policy Contact Home » Christophe izard fils Browsing Christophe izard fils By Stephanie RobertsonMarch 3, 2022 Christophe izard fils; Les informations sur Christophe izard fils ne sont pas disponibles mais vous pouvez en apprendre plus sur
 icherjean, 25 ans, frĂšre de l'Ă©pouse. izard jean 1758, mariĂ© avec antoinette fabre. izard jeanne Ă©tienne 1813-?1906, fille de jean izard et antoinette fabre, mariĂ©e en 1832 avec guillaume (ou guilhaume) fabre. J. jalabert jean jacques etienne. JANSON Joachim, mariĂ© avec rose PAGES. JANSON Rose 1796, fille de Joachim JANSON et rose PAGES, mariĂ©e en 1814 avec Jean Disparitions Il crĂ©a en 1989 l'Association pour la recherche en anthropologie sociale Apras, et dirigea avec Pierre Bonte le "Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie" PUF, 1995. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Michel Izard, mort le 1er fĂ©vrier Ă  Paris des suites d'une longue maladie, Ă©tait une figure centrale de l'anthropologie française. AprĂšs des Ă©tudes de philosophie Ă  la Sorbonne, oĂč il suivit entre 1953 et 1956 les enseignements de Jean Wahl et de Ferdinand AlquiĂ©, il passa un certificat de licence en ethnologie Ă  l'Ecole pratique des hautes Ă©tudes, qui lui fit rencontrer Claude LĂ©vi-Strauss et Georges Balandier. Ces deux influences croisĂ©es l'ont conduit Ă  Ă©laborer une anthropologie politique de l'Afrique. L'anthropologie Ă©tait, dans les annĂ©es 1950, l'objet d'une passion intellectuelle collective. Discipline acadĂ©mique minoritaire, elle attirait des jeunes gens engagĂ©s qui dĂ©siraient connaĂźtre la sociĂ©tĂ© avec rigueur. Michel Izard se rĂ©unissait avec Michel Cartry, Alfred Adler ou FĂ©lix Guattari pour discuter du marxisme et des sciences humaines. Il partit en 1957 chez les Moose du Yatenga dans le cadre d'un projet d'amĂ©nagement d'un affluent de la Volta. L'Institut des sciences humaines appliquĂ©es soutenait les collaborations entre gĂ©ographes et ethnologues en vue de connaĂźtre les "terroirs africains". En travaillant avec les Moose, Michel Izard collecta des rĂ©cits sur la conquĂȘte de la rĂ©gion du Yatenga au XVIe siĂšcle, tandis que sa compagne Françoise HĂ©ritier Ă©tudiait les systĂšmes de parentĂ© de leurs voisins Samos. Pendant une vingtaine d'annĂ©es, Michel Izard poursuivit une enquĂȘte systĂ©matique sur plus de deux mille quartiers, recueillant toutes les variantes des rĂ©cits de conquĂȘte. Les royaumes africains apparaissent en effet comme des rĂ©gimes non totalitaires, oĂč chacun est en droit de reconstruire l'histoire fondatrice pour contester le pouvoir. Recoupant ces rĂ©cits oraux avec les matĂ©riaux Ă©crits transmis par les autoritĂ©s arabes ou coloniales, Michel Izard inaugurait ainsi une histoire orale des systĂšmes politiques qui avait Ă©tĂ© esquissĂ©e par l'Ă©cole anglaise d'Edward Evans-Pritchard et Meyer Fortes, mais qui n'existait pas dans l'anthropologie française, plus intĂ©ressĂ©e par les phĂ©nomĂšnes symboliques et religieux. Il ouvrait ainsi la voie pour des anthropologues qui, comme Emmanuel Terray ou Jean Bazin, allaient transformer la connaissance de l'Afrique, au moment mĂȘme oĂč celle-ci se dĂ©tachait de la tutelle coloniale. Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. ChristopheIzard, pĂšre de ''L'Ăźle aux enfants'', Ă©mission phare pour la jeunesse française des annĂ©es 1970, est dĂ©cĂ©dĂ© dimanche, a indiquĂ© Ă  l'AFP Pierre-Alek Beddiar, responsable d'Osibo Christophe Izard est un homme de tĂ©lĂ©vision français nĂ© le 30 mai 1937 Ă  Paris 7e et mort le 31 juillet 2022 en rĂ©gion parisienne. Il est surtout connu comme concepteur de programmes pour la jeunesse sur TF1 entre 1974 et 1987, oĂč il a notamment lancĂ© le personnage de Casimir dans la sĂ©rie jeunesse L'Île aux enfants. Il a ensuite Ă©tĂ© directeur du service jeunesse de France 2. Il a Ă©crit de nombreuses sĂ©ries animĂ©es pour enfants, dont Albert le cinquiĂšme mousquetaire. Famille Christophe Izard est le fils de l'homme politique et avocat Georges Izard, et de son Ă©pouse, Catherine DaniĂ©lou, et le petit-fils de l'homme politique et de lettres Charles DaniĂ©lou et de Madeleine DaniĂ©lou nĂ©e Madeleine Clamorgan, fondatrice des Ă©coles Ă©ponymes, et le neveu du cardinal Jean DaniĂ©lou et de l'indianiste Alain DaniĂ©lou. Il est l'oncle de la romanciĂšre Emmanuelle de Boysson, fille de la soeur de sa mĂšre. Études et dĂ©buts Christophe Izard est nĂ© en 1937 Ă  Paris3. AprĂšs des Ă©tudes de droit, Christophe Izard dĂ©bute comme saxophoniste dans un orchestre de jazz. PassionnĂ© de musique, il se voit ouvrir les portes de la revue Jazz Magazine par Boris Vian. Il rĂ©dige aussi des chroniques pour France-Soir rubrique Disque et Music-Hall et Le Journal du dimanche. Il est, le 25 fĂ©vrier 1966, le tĂ©moin de mariage de Chantal Goya et Jean-Jacques Debout. CarriĂšre Christophe Izard entame sa carriĂšre tĂ©lĂ©visuelle en 1968 lorsqu'il devient producteur de variĂ©tĂ©s pour l'ORTF, avec des Ă©missions telles que À l'affiche du monde prix du Meilleur homme TV de l'annĂ©e en 1970, Tilt ou L'invitĂ© du dimanche. Il participe Ă©galement Ă  la rĂ©daction d’Info PremiĂšre, le journal tĂ©lĂ©visĂ© de l'Ă©poque, et rĂ©dige par ailleurs divers ouvrages, dont des romans policiers dans la collection Crime Club La mort par pitiĂ©, La Mort avait mis des gants et un recueil sur Gilbert BĂ©caud. En 1971, il Ă©crit et produit La Lucarne magique, une comĂ©die musicale rĂ©unissant de nombreuses vedettes de l'Ă©poque Daniel PrĂ©vost, Sheila, Charles Trenet, Michel Polnareff, Michel Fugain, Carlos... et mĂȘme, dans leurs propres rĂŽles, les prĂ©sentateur/prĂ©sentatrice de tĂ©lĂ©vision LĂ©on Zitrone et Denise Glaser. En 1974, il devient concepteur et producteur de programmes pour la jeunesse. On lui doit de nombreuses Ă©missions, qui marqueront toute une gĂ©nĂ©ration L'Île aux enfants sketches Ă©crits au dĂ©part pour encadrer les sĂ©quences de Sesame Street, l'Ă©mission amĂ©ricaine de Children Television Workshop, Les Visiteurs du mercredi, Le Village dans les nuages, Salut les Mickey. Il est producteur d'Ă©missions jeunesse sous la direction d'Éliane Victor. Il crĂ©e alors la sociĂ©tĂ© Calipa Productions et produit de nombreux programmes dont l’émission Zappe ! Zappeur pour TF1, puis Les FrustrĂ©s, adaptĂ© de Claire BretĂ©cher, pour Antenne 2. En 1988, il se voit confier la direction des programmes jeunesse d'Antenne 2. En 1990, devenu producteur indĂ©pendant, il lance sur A2 l'Ă©mission hebdomadaire Hanna-Barbera dingue dong. En 1991, il travaille comme auteur Ă  France Animation, et Ă©crit des programmes tels qu'Albert le cinquiĂšme mousquetaire, Robinson SucroĂ«, IvanoĂ© chevalier du Roi, Les Babalous ou Patrouille 03. Le 26 aoĂ»t 2009, il est condamnĂ© collectivement au Canada dans l'affaire opposant la production Ă  Claude Robinson, accusĂ©e d'avoir copiĂ© le dessin du personnage inspirĂ© de l'Ɠuvre intitulĂ©e Les Aventures de Robinson CuriositĂ© pour produire l'Ă©mission pour enfants nommĂ©e Robinson SucroĂ«. Le 23 dĂ©cembre 2013, la Cour suprĂȘme du Canada confirme le jugement. DĂ©cĂšs Christophe Izard meurt le 31 juillet 2022 Ă  l'Ăąge de 85 ans. Filmographie 1975 Brok et Chnok 1979-1981 Les Aventures de Plume d'Élan 1979 Les PoĂŻ-PoĂŻ 1983 Georges le Rouge-Gorge 1984 Les Souvenirs d'Oscar et Emilien 1985 Le Village dans les nuages 1992 La LĂ©gende de Croc-Blanc 1992 Chip & Charly 1996 Les Babalous 1994 Albert le cinquiĂšme mousquetaire 1994 Les Contes du chat perchĂ© 1994-1997 Le Monde irrĂ©sistible de Richard Scarry 1995-1997 Gadget Boy 1995 Robinson SucroĂ« 1996 Urmel 1996 IvanhoĂ©, chevalier du roi 1997 Souris des villes, souris des champs TĂ©lĂ©vision Christophe Izard a produit de nombreuses Ă©missions pour les trois premiĂšres chaĂźnes françaises 1971 La Lucarne magique comĂ©die musicale diffusĂ©e sur l'ORTF 1974-1982 L'Île aux enfants TroisiĂšme chaĂźne couleur de l'ORTF / FR3, puis TF1 1975-1982 Les Visiteurs du mercredi / Les Visiteurs de NoĂ«l TF1 1982-1983 Mercredi-moi tout TF1 1982-1983 Les Pieds au mur TF1 1982-1985 Le Village dans les nuages TF1 1983 Salut les Mickey TF1 1987 Zappe ! Zappeur TF1 1988-1989 Calin Matin Antenne 2 1988-1990 Graffitis 5-15 Antenne 2 1989 Croque-matin Antenne 2 1990-1996 Hanna-Barbera dingue dong Antenne 2 / France 2 1994-1996 Mercredi mat et Sam'di mat' France 2 Publications La mort avait mis des gants, Paris, DenoĂ«l, coll. Crime-club », 1968, 164 p. ISBN 2-207-14572-7 Gilbert BĂ©caud, Christophe Izard, Louis Amade, Pierre DelanoĂ«, Maurice Vidalin, Paris, Éditions Seghers, coll. PoĂštes d'aujourd'hui », 1972 NĂ©en 1937 Ă  Paris, Christophe Izard suit des Ă©tudes de droit. Saxophoniste dans un orchestre de jazz, il signe des chroniques musicales dans des journaux tels que France-Soir ou Le Journal du Dimanche, avant de rejoindre le monde de la tĂ©lĂ©vision, et plus prĂ©cisĂ©ment l'ORTF, en 1968. C'est en 1974, alors qu'il est chargĂ© de concevoir de nouveaux programmes pour la MĂ©dias Le producteur de L’Île aux enfants », Ă©mission phare de la jeunesse des annĂ©es 1970, s’est Ă©teint chez lui, en rĂ©gion parisienne, Ă  l’ñge de 85 ans. Monsieur du Snob, François, le facteur, Julie et Casimir dans l'Ă©mission pour les jeunes L’üle aux enfants ». © JEAN PIERRE LETEUIL / Ina / Ina via AFP Christophe Izard, pĂšre de L'Île aux enfants, Ă©mission phare pour la jeunesse des annĂ©es 1970, est dĂ©cĂ©dĂ© dimanche 31 juillet, a indiquĂ© Pierre-Alek Beddiar, responsable d'Osibo Productions, sa derniĂšre sociĂ©tĂ© de production, auprĂšs de l'Agence France-Presse. ÂgĂ© de 85 ans, Christophe Izard est parti paisiblement chez lui, ce matin en rĂ©gion parisienne ».Le personnage principal de L'Île aux enfants, le dinosaure orange Casimir, a marquĂ© le petit Ă©cran, ce monstre gentil » allant jusqu'Ă  devenir une vĂ©ritable icĂŽne intergĂ©nĂ©rationnelle. AprĂšs des Ă©tudes de droit, Christophe Izard, fils d'un avocat renommĂ©, avait entamĂ© une carriĂšre journalistique en chroniquant la vie musicale du Tout-Paris. En 1968, il avait rejoint l'ORTF, la premiĂšre chaĂźne de tĂ©lĂ©vision publique, avant de crĂ©er, dĂ©velopper et produire L'Île aux enfants en 1974. Il en Ă©crira non seulement les premiers Ă©pisodes, mais signera Ă©galement les textes des chansons, dont le cĂ©lĂšbre Voici venu le temps, des rires et des chants
À LIRE AUSSICasimir mĂšne la grande vie !Le mythique gloubi-boulgaPendant presque 1 000 Ă©pisodes, L'Île aux enfants a enchantĂ© l'ORTF, France 3, puis TF1, avant de s'arrĂȘter en 1982. Le plat prĂ©fĂ©rĂ© de Casimir, le gloubi-boulga – Ă  base de confiture de fraises, de bananes Ă©crasĂ©es, de chocolat rĂąpĂ©, de moutarde trĂšs forte » et de saucisse crue mais tiĂšde » – est entrĂ© dans le langage courant, synonyme de mĂ©lange peu ragoĂ»tant ».DĂšs 1975, Christophe Izard a proposĂ© Ă©galement une autre Ă©mission, Les Visiteurs du mercredi, qui s'adressait Ă  toutes les tranches d'Ăąges enfantines, avec des dessins animĂ©s tels que Barbapapa et des sĂ©ries comme Prince Noir. Pour succĂ©der Ă  L'Île aux enfants, Christophe Izard lancera Le Village dans les nuages, qui durera jusqu'en 1985 sur TF1. En 1987, Christophe Izard sera Ă©vincĂ© de la une fraĂźchement privatisĂ©e et rejoindra Antenne 2. Il crĂ©era notamment ensuite le dessin animĂ© Albert le cinquiĂšme mousquetaire. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement CrĂ©ateur de Casimir, Christophe Izard est mort Ă  85 ans 6 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. .